vendredi 25 décembre 2015

Rosée







Insignifiante et douce et posée
Inconsistante rosée goûtée
Perlée efféminée ruisselante
Dégoulinant lentement du passé

Sur ta main j'ai posé mon dernier baiser











Lin Shun-Shiung 




jeudi 17 décembre 2015

Stephan Eicher ELLE MAL ÉTREINT

Stephan Eicher
ELLE MAL ÉTREINT
Paroles: Philippe Djian, musique: Stephan Eicher


Elle ne dort pas la nuit
Elle garde toujours les yeux ouverts
Elle me met dans son lit
Quand il n'y a plus rien à faire
Elle s'amuse toutes les nuits
Et me prend comme un dernier verre
Elle fait ça si bien si
Spontanément que je m'y perds

Mais elle ne m'apporte rien
Elle s'allume puis elle s'éteint
Non, elle ne m'apporte rien
J'en ai l'envie, pas le besoin
Elle se lève toutes les nuits
Et s'interroge sur l'univers
Elle a beaucoup d'esprit
Beaucoup d'amis, beaucoup d'éclairs

On m'envie, on me dit
Qu'on la suivrait jusqu'en enfer
Qu'à son bras, c'est la vie
V majuscule qu'on s'est offert
Mais elle ne m'apporte rien
Elle s'allume puis elle s'éteint
Non, elle me m'apporte rien
Ni la joie, ni le chagrin

Elle déteste aujourd'hui
Ce qu'elle avait aimé hier
Elle a tant d'appétit
Que rien ne peut la satisfaire
Elle n'a pas de répit
Je l'admire d'une certaine manière
Même si elle m'étourdit
Même si je suis loin derrière

Mais elle ne m'apporte rien
Elle s'allume puis elle s'éteint
Non, elle ne m'apporte rien
Glisse comme de l'eau sur la main
Trop vieux pour ces conneries
Trop frileux pour les courants d'air
Je cherche toutes les nuits
Où est l'endroit de l'envers
Elle est si pleine de vie
Je suis si lourd, elle si légère
Parfois elle m'éblouit
Et parfois elle me sidère

Mais elle ne m'apporte rien
Elle s'allume puis elle s'éteint
Non elle ne m'apporte rien
Elle trop embrasse, mal étreint




merci à LGL ;)








mercredi 16 décembre 2015

Comme si











Comme si toutes les musiques se mettaient en route en même temps
Comme si toutes les bobines se déroulaient d'un seul coup
Comme si tous arrivaient ensemble sur l'écran
Comme un ressac de dément, comme un feu d'artifice où tout s'emballe
Comme quand on tombe dans un grand trou et qu'on a le temps
Quand tout défile à toute vitesse et qu'on voudrait que ça ne s'arrête jamais
Comme si libérées enfin toutes ces bulles de pensées éclataient
Comme si aimer ça, pouvait y changer quelque chose
Comme un train qui vous passe sur le corps
Et vous laisse vivant
Comme ça.


































mercredi 9 décembre 2015

Point par point, ligne après ligne






Blottie sous l'arcade de ta porte
Je n'entends plus tes pas depuis des jours, des semaines, des mois
Alors ça y est sans doute tu t'es éloigné
As-tu trouvé quelqu'un d'autre à ouvrir ?
Tu files librement vers d'autres esquifs à aborder
Il y a tellement d'autres mondes
La vie n'est pas triste disais-tu en me regardant brûler
Sous ta paume mon cœur était ton porte plume
Tu aimais tremper ton mouchoir de mon sang
As-tu trouvé quelqu'un d'autre à déchirer ?
S'il faut que tu t'arraches que cela se fasse 
Point par point, ligne après ligne
Que ta main se détache de la mienne
Que mon corps se recouvre d'une chape de laine.



















samedi 5 décembre 2015

Notes











De tête, de cœur, de fond




Cassis, Pêche, Mandarine, Bergamote, Fleur d'oranger, 
Freesia, Jasmin, Tubéreuse, Vanille, Fève Tonka,
 Ambre, Musc






Christina TROUFA



















vendredi 4 décembre 2015

toute petite annonce






URGENT
Cherche armure d'occasion
Ayant prouvé son efficacité
Même trouée
N'irritant pas la peau
Pour camouflage intégral
(en dégradés de roses, ce serait l'idéal, vraiment, oui)














Encore encore encore









Embrasser les mots sur ta bouche
Encore encore encore
Y boire l'eau de mon corps

Laisser ta lumière percer jusqu'au fond de mon cœur
Et mourir d'amour cette fois
Ne pas commettre la  bêtise
D'en vouloir
Encore, encore, encore









Sybille Piretti







Diane encore encore encore









Un matin, près des hommes
Être un millier de femmes
Le printemps dans l´automne
Vivre la vie dans l´âme
Et partager les anges

Retrouver l´essentiel
L´automne dans le printemps
Et la source du miel
Au corps de mes amants
Et partager les anges

Traverser le désir
Être ton cœur qui bat
Le tambour du plaisir
Traverser le désir
Encore une fois
Chercher l´autre de toi
L´autre de toi

Apprendre à embrasser
La beauté d´une ride
À l´instant de prier
Même si le ciel est vide
Et partager les anges

Traverser le désir
Être ton cœur qui bat
Le tambour du plaisir
Traverser le désir
Encore une fois
Aimer l´autre de toi
L´autre de toi

Amour inachevé
Se souvenir de tout
Ce qui n´a pas été
Jusqu´au meilleur de nous

Parce que les avalanches...










Compagnon





Accompagne moi dans le plus beau des voyages
Aide moi dans cette dernière folie
Je veux aller là où ça rit
Déplions notre dernière carte
Suivons du doigt cette route qui va tout droit

Je veux monter sans m'étouffer
Je veux jouir sans m'étourdir
Quitter l'absurde d'un monde sans cœur

Ne me laisse pas vieillir et me refroidir
Je veux brûler dans l'eau d'un dernier été
M'enfoncer dans les hauteurs

Viens avec moi là d'où on ne revient pas
Envolons nous tant que nos ailes nous portent encore
Déployons nous , compagnon !











Diane














































Taire infiniment









Si je veux je peux te tenir la main toute la nuit
Ici, dans cette bascule de l'indicible,  je peux encore te le taire 

(car sinon tu ne comprendrais pas) 
te le taire tout bas ici
loin de tout commentaire indifférent

te taire que je
que je t'aime
infiniment























Et dans ses yeux










La lumière dansait en arabesques aux murs
Et dans ses yeux brillait la nuit
Orange

Je l'ai aimé
Comme un fruit
Je m'en suis défendue

En arabesques aux murs la lumière dansait 
Et dans ses yeux étranges
La nuit brillait








ABBlack










jeudi 3 décembre 2015

Cep de vie









A peine arrivé, tu repars. Tu n'es pas homme à vivre en ville. Tu n'es pas homme à vivre en campagne. Il te faut le mouvement, les allers retours, les sages indécisions qui tranchent toutes les racines. Tu coupes chaque vrille qui pourrait te lier. Aucun tuteur ne saurait te tenir plus droit que lorsque tu te penches vers l'avenir. L'avenir est là où tu vas. Le présent ne tient pas, n'a jamais tenu. Il ne t'a jamais fait de cadeau. Alors tu le délaisses. Ton pied est un pas. Il contient toutes les directions. Tu n'as plus de temps à perdre. Il te faut être. Partout à la fois. Plusieurs fois. Les histoires ne finissent jamais, elles recommencent sans cesse. Tu y mets tout ton acharnement. Tu supportes tous les pincements. Tes yeux sont pleins de bourre. Demain tu n'auras pas de fils, mais tu auras plein d'yeux nouveaux de tout ce que tu auras voulu voir, malgré l'épuisement, le désespoir viral engagé dans ton sang. La vie s'est chargée de toi, elle t'a égrené sans pitié. Tu n'auras pas de fruit. Ton roux virera bientôt au gris. Ta peau n'a plus de grain.